Foyer Rural/Fogal Rural de Cagnac-Saint-Sernin


FOYER/FOGAL rural  de Cagnac Saint Sernin
35, avenue/avenguda  J-Jaurès
81130 CAGNAC les Mines  CANHAC de las Minas
Tél/fax : 05 63 56 92 25    Port: 06 19 93 45 23    Email : chaucos2@orange.fr
Jean-Antoine COSTUMERO, président du Foyer/Fogal rural de Cagnac Saint Sernin les Mailhoc et de la Fédération départementale des Foyers ruraux du Tarn.

Autre page web : la bibliographie sur la thématique de la mine dans le Carmausin


A la fin des années 1990, parmi la somme d’ouvrages publiés sur les mines du Bassin carmausin, nous avions constaté la part réduite consacrée aux mines d'Albi-Cagnac. Après avoir réuni une équipe d’historiens locaux, dont la plupart étaient connus dans le Carmausin pour leurs écrits sur les mines de Carmaux, nous avons décidé de faire un livre qui puisse témoigner de la création, de la vie, de la disparition et/ou la transformation des Mines d’Albi-Cagnac.
Edité en 2002, le livre "Une aventure humaine et technique dans le tarn: les mines d'Albi-Carmaux (1886-1979", se veut un complément à une exposition créée en 1997 par le Foyer/Fogal rural, « Emile Grand et les mines de Cagnac ».
Livre Mines de Cagnac
L'une des premières originalités de ce pays, c’est de découvrir l’existence des mines d’Albi. Car elles existent, mais ne sont pas situées à Albi mais à Cagnac. La lecture du livre permettra de comprendre pourquoi. De même que les mines de Carmaux sont situées à Blaye les mines ! Pour la création de ce livre, plusieurs motivations nous ont guidés :
- d’abord le devoir de mémoire : celle de la commune ; celle de la vie ouvrière : des milliers de mineurs, de femmes, d’enfants, qui sur plusieurs générations, ont participé à la transformation économique, démographique, sociale, culturelle des villages
- la contribution à la transmission des cultures à travers la présence des identités et des langues occitane, française, polonaise, espagnole, italienne, etc. qui ont créé et fait vivre la commune en lui donnant une image forte et originale
- la participation à la transmission d’un patrimoine ouvrier architectural, professionnel, technique
- la perspective d’un travail en partenariat avec des particuliers (historiens, anciens mineurs, témoins divers, particuliers détenteurs de documents ou de souvenirs, etc) et des associations et organismes divers
- l'apport d'une contribution pédagogique aux écoles, collèges, lycées du Carmausin
- l’envie de poursuivre ce travail de mémoire et d’identité sous diverses formes d’animations locales et partenariales.
C’est dans la dynamique de l’Education populaire que s’inscrit cet ouvrage, coédité par le Foyer/Fogal rural de Cagnac les mines Saint Sernin les Mailhoc et le Centre de Documentation pédagogique du Tarn (CDDP).
Cet ouvrage s’inscrit dans une collection nationale du Centre national de Documentation pédagogique (CNDP), « Patrimoine et Ressources ».
Ce livre se veut un modeste hommage associatif à toutes celles et ceux qui ont fait vivre le Pays minier d’Albi-Cagnac et notamment aux six anciens mineurs qui ont eu l’audace et le courage, ce qui n’était pas évident au départ, de créer le Musée-mine de Cagnac.
Mais ce livre n’est surtout pas un constat de défaite ou de nostalgie, mais un témoignage historique et humain.
Car les racines servent à créer et non à enterrer. A partir d’ici, le Pays doit se transformer et évoluer sans perdre son identité.
La nostalgie n’est pas de mise car le passé doit servir à comprendre d’où l’on vient pour inventer son nouveau destin. A partir de ses racines culturelles et ouvrières, le Pays des mines doit se bâtir un avenir original et plein de promesses.

Résumé d'après le texte du livre "Une aventure humaine et technique dans le Tarn, les mines d'Albi-Cagnac (1886-1979)", ouvrage collectif.

Emile Grand, créateur des mines d'Albi-Cagnac
Emile Grand est né le 1er octobre 1844. Il était le fils d'une famille d'artisans de Saint-Etienne. Par concours il entra à l'Ecole des Mines de Saint-Etienne dont il sortit major de sa promotion en 1867.
Il commença sa carrière aux mines de Dourges (Pas-de-Calais) et à celles de la Chazotte. Il reçut sa nomination le 7 avril 1870 aux mines de Carmaux, pour l'exploitation de la division nord, Ravins n°1 et 2, les galeries des Caves et de Saint-Roch et ensuite les deux puits de Sainte-Barbe.
Là, il constata rapidement les carences des informations sur la constitution géologique du bassin. Emile Grand était persuadé que le gisement était orienté nord- sud.
De 1874 à 1877, on creusa des petites galeries obliques, les travers-bacs, qui prouvèrent l'orientation du gisement , comme le fera le sondage de Saint-Jean-Le-Froid.
Le fonçage du puits de la Tronquié en 1878 montra que la richesse des couches de houille était supérieure en creusant vers le sud. Mais la mort du directeur des mines, Amédée Servin, le 12 avril 1881, arrêta ses projets: la nouvelle équipe ne lui donnant pas satisfaction, Emile Grand démissionna de la Société des Mines de Carmaux. Pour concrétiser son projet de recherche de houille dans la région d'Albi, il contacta Gustave Petitjean, administrateur des houillères de l'Aveyron. Le 30 septembre 1880, une société minière fut créée et Emile Grand était nommé Ingénieur-Directeur des travaux de recherches. Le plateau du Camp Grand à Cagnac, commune de Saint-Sernin-lès-Mailhoc à l'époque, fut choisi pour les premières investigations. La Société Minière du Tarn était constituée en octobre 1881.
De 1882 à 1885, les sondages commencèrent, émaillés d'incidents techniques et d'accidents.
En 1883, le charbon fut trouvé, donnant raison à Emile Grand. Celui-ci déposa en septembre une demande de Concession à la Préfecture du Tarn.
Les sondages suivants prouvèrent que le bassin houiller ne dépassait pas le Tarn. Même si l'étendue du gisement était réduite en largeur et longueur, la richesse en charbon estimée par Emile Grand était considérable.
Mais la Société des Mines de Carmaux réclama l'obtention de la Concession.
Le Conseil Général des Mines préféra la Société Minière du Tarn: le décret du 12 octobre 1886, de Jules Grévy Président de la République, le confirma.
De 1887 à 1891, eurent lieu les fonçages de puits et les découvertes de veines de charbon.
En février 1890, la Société Minière du Tarn devint la Société des Mines d'Albi (SMA). En 1894, ce fut la réalisation de la voie ferrée, dossier mené par Emile Grand et le Conseil d'Administration de la SMA.
Deux sociétés concurrentes, l'une à Carmaux l'autre à Albi, se disputaient alors l'exploitation du charbon. Emile Grand aurait même été appelé "Le traître"!A partir de 1892, Emile Grand et la SMA connurent des grèves surtout celles de 1902, dans lesquelles intervint Jean Jaurès.
Sous Emile Grand, trois puits furent créés à Cagnac, le chemin de fer à voie métrique, les ateliers de criblage, de lavage et les trente fours à coke du site de Pélissier relié à la gare d'Albi-Midi.
En août 1905, Emile Grand prit sa retraite, remplacé par Paul Péret. Il continua à suivre l'évolution des Mines d'Albi. Pour la découverte du charbon au plateau du Camp Grand à Cagnac, il fut fait chevalier de la Légion d'Honneur (1884).
En 1916, il fut nommé vice-président du Conseil d'Administration de la SMA. Il mena aussi une activité au sein de la Chambre de Commerce d'Albi dont il fut président (1916).
Il organisa la première Foire Exposition d'Albi (1922), participa à la création de la Banque Populaire du Tarn et de la paroisse de l'Eglise réformée à Albi (1880), fut administrateur de la Banque de France. Emile grand mourut le 25 juin 1926 dans sa maison au 15, boulevard Carnot à Albi. Une rue d'Albi porte son nom.